• J'ose espérer que je ne vais pas chroniquer au même rythme que je termine mes bouquins en ce moment, sinon vous êtes mal.

    I Serge Brussolo

    Avant de parler plus précisément du Monsieur, il faut quand même que je vous dise: J'adore ce mec.
    C'est un de mes auteurs fétiches, je sais que je peux acheter n'importe lequel de ses livres les yeux fermés, je ne serai jamais déçue. D'ailleurs dans le cas où Serge me décevrait, je crois qu'où que vous vous trouviez, vous entendriez ma longue plainte raisonner dans tout l'univers, telle un hurlement de bête éventrée... En conséquence j'en parlerais régulièrement ici, donc je ne réécrirais pas toujours ce que j'ai déjà dit concernant son style par exemple.

    Né en 1951, Serge Brussolo a beaucoup écrit. (Hey le biographe en mousse là, des remarques comme ça c'est un peu surfait je crois...) Il se consacre désormais au thriller, explorant le suspens sous toutes ses formes. Doué d'une imagination surprenante, il est considéré par la critique comme un conteur hors-pair, à l'égal des meilleurs auteurs du genre, et certains n'hésitent pas à lui trouver une place entre Stephen King et Mary Higgins Clark. Il a reçu le prix du roman d'aventures 1994 pour le Chien de Minuit, paru au Masque, et son roman Conan Lord, carnets secrets d'un cambrioleur, a été élu Masque de l'année 1995.
    Grand maître des atmosphères inquiétantes, Serge Brussolo a également reçu le Grand prix du RTL-Lire, pour la Moisson d'hiver (édition Denoël).

    J'ai récupéré ce livre chez un bouquiniste d'occasion, cette édition date de 1998, je tourne les pages avec précaution, j'ai l'impression que ma respiration suffirait à détacher les feuilles de la couverture.

    II Résumé

    Par une nuit sans lune, Jehan de Montpéril, le chevalier errant, est chargé d'escorter au fond de la forêt six fossoyeurs porteurs d'un cercueil bardé de fer. C'est une armure vide qu'il s'agit d'enterrer. Une armure maléfique, une armure tueuse qui, dit-on, bouge toute seule et répète, passé minuit, les gestes de mort appris sur le champ de bataille.
    Malgré cela, bien des chevaliers la convoitent, au risque de voir leur famille décimée par le vêtement de métal ensorcelé. Qu'importe ! N'a-t-il pas la réputation de rendre invincible celui qui s'en revêt ? Une malédiction pèse-t-elle vraiment sur l'armure ? Ou bien quelqu'un se sert-il de cette légende pour mener à bien une vengeance mystérieuse ?

    Ce que ça peut m'exaspérer des quatrième de couverture dont le résumé est bardé de questions à la fin...

    III What else ?

    a) Le style

    Aahhh Serge Brussolo et son inimitable style... La première chose que je trouve tout à fait salutaire, est qu'il est français, donc aucun traducteur manchot ne peut d'une quelconque manière dénaturer son écriture, car on ne peut ressentir complètement un texte qu'en VO, bien que les traducteurs travaillent durement, on est jamais à l'abri d'un zouave qui bâclerait le travail.
    Ce que j'aime chez Serge, c'est son efficacité. Il n'a pas besoin d'écrire des descriptions à rallonge, ce n'est pas ce que l'on cherche dans un thriller, il n'éprouve pas non plus le besoin de rajouter des fioritures pour essayer de se faire passer pour ce qu'il n'est pas. C'est précis, on sait ce que l'on a besoin de savoir, suffisamment pour avoir un cadre à l'esprit qui nous guide, mais pas trop afin que l'imagination fasse son travail et nous laisse personnaliser totalement les personnages, lieux etc
    On est loin d'un enchaînement de phrase sans goût, allant d'action en action comme un pantin désarticuler, certains tableaux sont tout-faits parce qu'il y a plus important que l'imagination à cet endroit, il y a la gravité des actes, de la situation.
    J'apprécie vraiment cette concision, ce juste équilibre qui manque à tant d'auteurs, entre description et action.

    En outre, je ne peux qu'applaudir la culture de Serge, car le récit se passant dans un monde médiéval, nous avons le vocabulaire médiéval qui va avec, là aussi dans une juste mesure: Assez pour s'y croire et comprendre sans l'aide d'un lexique. Il ne s'arrête pas aux termes techniques mais glisse aussi des phrases en latin, en ancien Français (un jour il faudra que je fasse un essai sur la tendance ahurissante des jeunes d'aujourd'hui à réécrire comme le faisait les gens du Moyen-Âge, dans un Français tellement balbutiant qu'il est difficile à comprendre sans traducteur...), il évoque aussi les moeurs de l'époque et des coutumes peu connues donnant un fumet d'authenticité incroyable.

    Enfin je soulignerais encore la mesure et la concision dans les scènes violentes et sexuelles. C'est dit, raconté mais sans voyeurisme, il est très clair que l'auteur se concentre sur l'histoire et que ces scènes ne sont pas là pour "faire vendre". Ah d'ailleurs cette histoire...

    b) Fond

    C'est une histoire triste et violente, comme on en trouve légion à l'époque, mais c'est aussi un policier parce que mine de rien, on cherche avec ce cher Jehan. On cherche et l'on est surpris. Il y a énormément de rebondissements, et l'intrigue est extrêmement prenante, au point où l'on se surprend parfois, bouche entre-ouverte et oeil agrandi "Mais si c'est pas lui... C'est qui ?!", ce qui ne rend l'histoire que plus palpitante encore.
    Sur ce livre j'ai été particulièrement embarquée et je n'ai rien vu venir, sans doute parce que je l'ai dévoré en 4h, que c'était la nuit et que ces foutues histoires d'armures me faisaient sursauter à chaque bruit (Moquez-vous...).
    Je ne m'étendrais pas sur l'histoire, je ne veux rien spoiler, mais ça vaut très sérieusement le détour.

    IV Finalement

    Ce livre m'a rappelé que je n'avais pas de catégorie pour les bons ou très bons bouquins, juste sur les livres cultes et une autre sur les bouquins qui pourraient être cultes mais qui ont raté quelque chose, et cela m'ennuie. Premièrement je conseille ce livre à tout amateur de suspens, de très bon polar et d'ambiance médiévale, secondement je vais virer la catégorie "deux-doigts" et son nom trop moche, pour en faire une nouvelle nommée... Hum... Difficile question... "Très bon bouquin" en toute simplicité.


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  • A Noël j'ai reçu un livre de la part de la cousine de mon homme, je n'ai pas pu m'empêcher de le commencer pendant les partiels, et maintenant que les examens sont terminés je me suis dépêchée de bondir sur les deux tiers restant, chronique !

    I Lish McBride

    Je n'ai pas encore parlé de l'auteur que j'ai déjà une critique à faire... C'est un livre paru aux éditions La Martinière Fiction et c'est plutôt destiné à un public "jeune", mais en quel honneur il n'y a pas de biographie de l'auteur ? C'est quand même dingue d'avoir un pavé dans les mains (bon ou pas) et de ne pas avoir accès aux informations minimales sur la personnes qui l'a écrit. Enfin moi ça me choque, surtout que ça n'incite pas les "jeunes" lecteurs à prendre de bons réflexes...

    Après une très brève recherche, j'apprends que "Nécromanciens" est son premier roman, et ça se voit (non je ne vais pas commencer à lui casser du sucre gratuitement sur le dos, c'est inconvenant). Je n'ai trouvé de bio que sur son site, donc c'est en anglais mais j'ai une monstrueuse flemme de vous la traduire, sans compter qu'elle a tendance à digresser. Le lien pour ceux qui veulent ici.


    II Résumé

    Que feriez-vous si vous appreniez un beau jour que vous possédez le pouvoir de réveiller les morts ? C'est ce qu'il arrive à Sam, lorsqu'il croise la route de Douglas, nécromancien aussi puissant que cruel. Brutalement plongé dans un monde féroce, emprisonné et torturé par Douglas, Sam va vivre un véritable enfer et rencontrer des créatures qui n'appartiennent pas à notre monde. Comment Sam parviendra-t-il à s'approprier son pouvoir pour le retourner contre son pire ennemi et sauver sa vie ? Aux frontières de notre monde, un univers fascinant et cauchemardesque, où les esprits des morts côtoient des créatures hybrides, magiques et animales, qui peuvent se révéler aussi drôles que terrifiantes.

    III Evaluation (Douglas déteint sur moi, je vais devenir sadique)


    a) La forme

    Commençons par le pire, ce sera fait.
    Je crois que vous êtes au courant que je suis très exigeante sur le style, qu'en prime j'ai totalement perdu la foi concernant les écrivains contemporains et qu'en plus c'est un bouquin "jeunesse", donc avec un style que l'on devine (avant même d'avoir ouvert le livre) extrêmement pauvre et fade. Et bien voilà c'est résumé.
    Les actions s'enchaînent mécaniquement, on sent bien qu'il y a un petit effort pour introduire entre deux événements un élément descriptif pour donner du corps à l'histoire, mais sérieusement, des phrases du type "Il se gratta le menton." c'est tout simplement... Plat. Ah on se plaint d'écrivains comme Zola (ou même Umberto Eco qui peut passer dix pages à décrire une porte), mais au moins eux ils ont conscience du détails, de ce qui rend vraiment un texte vivant. Ici le côté "premier roman" transperce les pages en étalant de l'encre partout et c'est dommage. Vraiment dommage parce qu'il a un potentiel ce bouquin.
    On remarque une amélioration au niveau des scènes d'action (fight&co) mais ces scènes sont rares, une et demi au début et une grosse à la fin. Or c'est dans ces moments plus pêchus que L. McBride s'est un peu lâchée, ce qui rattrape un peu le reste même si soyons honnêtes, y'a encore du boulot... Je regrette aussi que la seule scène sexy ait été lamentablement censurée, puisque nous somme dans un roman "jeunesse".

    Là où j'ai été déçue aussi c'est que le surnaturel et les sensations du nécromancien sont peu exploités, on a l'impression que c'est un justificatif pour faire un simili de conte de fée mais sans créer un vrai monde inhérent aux nécromanciens, ou améliorer un mythe existant. Alors ok ok c'est un premier roman, mais zut c'est décevant...

    Dernier point qui m'a littéralement fait hurler, et c'est la première fois que je vois un truc pareil: L'indigne traitement réservé à Madame Winalski ! C'est un personnage qui apparaît plusieurs fois du début à la fin, qui a un rôle non négligeable et qu'est-ce qu'on lui fait dès les premières pages ? Par flemme on sabre son nom en Madame W (et sans point à la fin pour marquer l'abréviation). Où avez-vous appris les règles de base d'une abréviation Mademoiselle Mc ? (ou sa traductrice Madame M ?) C'est tout de même incroyable d'assister tout au long du roman à des alternances de Madame W et Madame Winalski, j'avais juste envie de bouffer la page... Déjà que la plupart des personnages ont des prénoms très courts, ceux qui ont le malheur d'avoir un nom trop grand se voient affubler d'un diminutif deux phrases plus loin. Si la faute en revient vraiment à l'auteur je comprends pourquoi le texte est si fade, vous ne vouliez pas non plus abréger chaque mots ? Malheureusement, à moins de mettre la main sur une version originale je ne pourrais pas démêler qui de la traductrice ou de l'écrivain a fauté, donc dans le doute je vais cesser de lyncher L. Mcbride. Cependant qui que vous soyez, ne faites plus jamais une troncature aussi laide s'il vous plaît.

    b) Le fond

    Bon il raconte une histoire ce bouquin quand même... Ça parait un peu simpliste dit dans le résumé, et pas forcément engageant puisque ça pue le roman d'initiation à 200m mais j'ai été surprise.
    Les événements sont assez déconcertants et il y a des petites touches d'humour très fraîches, pas mal de petites choses auxquelles je ne m'attendais pas, on quitte très vite la quête initiatique pour un very bad trip (pour Sam hein) et c'est assez bon à lire. L'auteur ne s'embarrasse pas trop des codes du genre et c'est très bien, on est dans de la fantasy urbaine (pour reprendre le terme consacré) avec un gros méchant, pleins de beaux gentils, des amis fidèles, sans peur etc On retrouve néanmoins le schéma classiques côté personnages mais ça s'emboîte bien dans l'histoire finalement.

    Mon grand regret étant donc ce côté "littérature jeunesse" avec un style sans relief, surtout pas compliqué et une histoire toute timorée, qui n'arrive pas à prendre son envol alors qu'il y a pourtant de très très bons éléments (pouvoir du nécromanciens pas exploités du tout par exemple, interactions entre races pas assez développées etc). Pourtant les enfants et ados sont capables de lire de gros livres avec des termes compliqués et un style de la mort qui tue tout (suivez mon regard vers Monsieur Tolkien) mais non on s'acharne à proposer à la jeunesse des choses faciles sans profondeur...
    J'ose espérer qu'avec ses futures romans L. McBride saura prendre son style en mains et surtout mieux maitriser sa narration, pourquoi pas avec des trames un peu plus développées.

    IV Finalement

    C'est pas un si mauvais livre que ça, y'a du bon et il est tout a fait adapté au public qu'il vise: pré-ados et ados, mais pas pour moi... J'suis devenue une vieille peau aigrie.
    Donc je le classe dans la catégorie roman de gare, parce que l'histoire est bonne même si elle aurait pu être mieux exploitée et parce que le style est... Non en fait il n'y a pas de style.

    Bilan très mitigé, mais j'ai quand même été transportée, c'est quand même ça qui compte toujours au final. Donc merci chère belle-cousine, ton cadeau m'a plu :)


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  • J'ai découvert ceci:

    Mes livres sur Babelio.com

    C'est un site du même type que facebook mais version "je partage ma bibliothèque". Par la petite bannière ci-dessus vous pourrez donc découvrir ma bibliothèque (loiiiin d'être à jour, avec plus de 200 bouqins au compteur, mais j'avais pas envie de passer la soirée à ajouter des livres sur mon profil), et je vous invite, si ça vous intéresse, à me signaler si vous aimeriez que je fasse une critique sur ce blog d'un livre que j'ai lu (grâce à babelio vous savez donc ce que je lis/ailu/va lire). Je ne fais pas une critique systématique de chaque livre lu (d'ailleurs ne vous fiez pas trop à mes notes (petites étoiles jaunes), je ne fais pas dans le détail).

    C'est assez ludique, visuel et bien fait. pas besoin de s'inscrire pour voir mon profil, tout est public.

    Enjoy.

     


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  • Comme d'habitude, c'est toujours 3 jours avant la rentrée que je me mets à lire comme une malade, alors que j'avais 2 mois pour ça... M'enfin, qu'à cela ne tienne j'ai dévoré Âmes perdues en 4 jours, et j'ai presque envie de le relire là tout de suite.
    On m'a conseillé ce bouquin mainte et mainte fois, et je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt...

    I Poppy Z. Brite

    Folio SF: Née en 1967 aux Etats-Unis, Poppy Z. Brite développe très tôt un goût pour les histoires étranges et morbides et publie, à 18 ans, sa première nouvelle dans le magazine TheHorror Show. Encouragée par Douglas E. Winter, éditeur et biographe de Stephen King, elle quitte le lycée pour se consacrer à l'écriture de son premier roman, Âmes perdues. Le succès tarde. Pour gagner sa vie, elle multiplie les petits boulots: serveuse, strip-teaseuse, mannequin... En 1992, Courtney Love, la veuve de Kurt Cobain, la contacte pour lui demander d'écrire sa biographie. Amusée, Poppy accepte. Autre commande, un éditeur lui propose d'écrire un roman tiré de The Crow. En 1994, le British Fantasy Award récompense son oeuvre provocante. Devenue l'un des chefs de file de la littérature underground et gothique, elle vit aujourd'hui à la Nouvelle-Orléans avec ses nombreux chats et son mari.



    II Résumé :

    A quinze ans, Nothing, adolescent rebelle et mal dans sa peau, s'enfuit de chez ses parents. Sa route croise celle des Lost Souls, créatures étranges, vêtues de noir, qui boivent une liqueur au goût de sang. Insatiables, sensuels, sauvages, ce sont des prédateurs sans loi qui n'obéissent qu'à leurs instincts. Avec Molochai, Twig et Zillah, Nothing part en quête d'amour, de sexe et de violence au son de longs riffs lancinants dans les boites punk de la Nouvelle-Orléans et découvre la vérité sur ses origines...
    Poppy Z. Brite nous entraîne dans un univers noir où les vampires profitent de leur immortalité pour s'adonner à toutes les perversions et braver tous les interdits de la société puritaine américaine.


    III Qu'est-ce que ça vaut ?

    Puis-je répondre tout de suite: "De l'or ?"

    a/ Style, structure.

    Poppy Z Brite a un style bien à elle, les structures de phrases sont sans fioritures, mais la tournure est là.
    Il y a toute une maîtrise de la vulgarité et du vocabulaire: Il y a de la vulgarité oui, mais pas partout à toutes les sauces. C'est un outil utilisé à très bon escient pour renforcer certains personnages bourrins (Steve, Molochai et Twig entre-autre), ajouter un brin de panique et de force à certaines situations, mais ne constitue pas tout le livre, et ça c'est vraiment bien. Beaucoup trop d'auteur restent dans un registre vulgaire sans rien en tirer, ici elle définit une personnalité, une façon de pensée. On retrouve cette vulgarité dans les dialogues d'un peu tout le monde, comme on le retrouverait chez un peu tout le monde en vrai, sans compter que nous sommes dans le milieu de la rue, bien loin des convenances et du puritanisme poli que l'on emploie avec son voisin.
    A l'inverse, Poppy manie très bien le langage plus soutenu et le vocabulaire onirique (par exemple) pour mieux nous faire apprécier des personnages comme Ghost, et ses rêves délirants, aussi doux que cruels et terrifiants, ou souligner avec délicatesse la subtilité des relations si spéciales de ce roman.

    C'est efficace, facile à lire. Nous avons un vocabulaire riche, mais qui s'insère avec douceur et simplicité, c'est donc un livre facile d'accès pour le petit lecteur, tout en restant assez sophistiqué pour le lecteur plus difficile. On sent que l'auteur a de la culture (j'y reviendrais dans le fond), qu'elle sait de quoi elle parle, et qu'en plus elle le fait bien.

    b/ Le fond, l'histoire.

    C'est une belle histoire, avec ce qu'il faut de beauté pour vous laissez suspendu au-dessus des pages l'ai songeur (Ghost et Steve un lien si étroit et pur), mais aussi assez de tristesse pour vous faire monter les larmes aux yeux (Ghost m'a particulièrement remuée, du début à la fin), assez de suspens pour vous tout vous faire oublier et continuer de tourner les pages encore plus vite (à chaque nouveau chapitre, on reste sur la fin du précédent, et ainsi de suite, c'est à se maudire de lire aussi lentement), assez de terreur pour vous agrandir les yeux (ya surtout un passage où j'ai flippé, deux indices: Ghost et Armoire), assez de sensualité et de sexe cru pour vous mordiller les lèvres, et enfin assez d'action et de réalisme pour vous construire un rêve éveillé sans défauts.
    C'est un peu tout ça. Ca et des personnages attachants, de la violence, du sang, et du désespoir.

    Il y a aussi le milieu dans lequel les personnages évoluent, celui de la musique gothique par excellence (Sixiousie, Bauhaus) et des soirées punk telles que les goth' et punk de la première ou deuxième génération ont pu les connaître, loin des soirées elctro/EBM que l'on connaît aujourd'hui. On y retrouve le cliché habituel du troupeau d'adolescent qui se cherche, à coup de drogue, de sexe et de musique, de nuits sans fin, mais on y retrouve aussi l'essence de la culture goth': La musique. Poppy connaît bien ce milieu, et nous le fait partager.

    Les liens entre les personnages sont fouillés, on est loin de la romance à deux francs avec de la guimauve qui coule partout, nous sommes dans l'amour pur, violent et passionnel.

    De même, oubliez les histoires classiques de vampires, c'est une version du mythe étoffée, sous un autre angle, décalée. On retrouve l'aspect habituel du décadent immortel invulnérable, mais on occulte le côté transformation à coup de transfert de sang, pour quelque chose de plus vraisemblable: Une race à part, qui naît (de manière particulière certes) et grandit jusqu'à un âge de beauté et de maturité avant de s'arrêter de vieillir. Il y a aussi plusieurs types de vampires, plus ou moins vicelards dans leur manière de tuer (enfin non, se nourrir). Honnêtement je n'ai pas eu l'impression de lire de la légende vampirique mâchée et remâchée, j'ai eu la sensation qu'on me contait une histoire dont je connaissais quelques éléments, mais c'était une histoire nouvelle, j'en savais assez pour ne pas me poser de questions techniques ("mais qu'est-ce qu'un vampyr ?"), tout en découvrant quelque chose de nouveau.

    IV J'achète ?

    Oh oui ! Je le conseille à tous ceux qui apprécient les fictions gardant un bon pied dans la réalité, ceux qui souhaitent lire une histoire triste et extrêmement touchante, ceux qui aiment les vampires et tous ceux qui n'aiment pas les mièvreries de Twilight !


    J'ai adoré, et je classe directement ce bouquin dans ka catégorie Cul-ture, parce qu'il le vaut largement.


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  • Connaissez-vous la série TV True Blood ? Non ? Bah vous ratez quelque chose. Mais cette série sur les vampires n'a pas été inventée par un scénariste fou, l'histoire vient de la saga en 10 tomes La Communauté du Sud de Charlaine Harris, les premières éditions datent de 2001 je crois, et ce n'est qu'après la série TV que les ventes vont décoller. D'ailleurs je pourrais me servir de cet exemple pour montrer à quel point la TV permet la vente en masse de n'importe quoi, du moment que le truc en image est connu, parce que franchement...
    Je vais trop vite là, présentons l'auteur.

    I Charlaine Harris

    Bon la biographie étant inexistante dans mes éditions Jai lu, je vous en mets un bout provenant de Wikipédia:

    "Charlaine Harris (née le 25 novembre 1951 à Tunica dans l'État du Mississippi aux États-Unis) est une romancière américaine. Elle écrit des romans policiers et des romans d'amour paranormaux. Le premier tome de sa série « La Communauté du Sud » a fait l'objet d'une adaptation en série télévisée en 2008 sous le titre de True Blood.
    Professionnellement, Charlaine Harris est membre de la Mystery Writers of America, de l' American Crime Writers League et membre du conseil des Sisters in Crime. Elle est présidente en alternance avec Joan Hess de l' Arkansas Mystery Writers Alliance.

    Par ailleurs, elle est mariée et mère de trois adolescents. C'est une lectrice avide et cinéphile avertie. Elle habite à Magnolia dans l'Arkansas, où elle est membre de l'église épiscopale St. James."

    Voilà, c'est pauvre, mais j'avais pas envie de me farcir la traduction de son site perso.

    II Résumé succinct des quatre premiers tomes

    Tome 1: Quand le danger rôde.
    Les vampires vivent désormais parmi les humains grâce a un substitut leur permettant de se nourrir sans tuer. Mais la méfiance règne toujours à Bon Temps, petite ville de l'Amérique profonde. L'arrivée de Bill, ténébreux vampire du XIXème siècle va bouleverser la vie de la jeune serveuse télépathe, Sookie, d'autant qu'une vague de crimes s'abat sur la ville.


    Tome 2: Disparition à Dallas
    La petite ville de Bon Temps a retrouvé un semblant de calme. La jeune Sookie Stackhouse partage son temps entre le bar où elle travaille et son bien-aimé vampire, Bill Compton. Mais lorsqu'on s'en prend à elle, elle n'a d'autre choix que de pactiser avec la communauté vampire, et part mener l'enquête à Dallas sur la disparition d'un des leurs, au péril de sa vie !

    Tome 3: Mortel corps à corps
    Revoilà Sookie Stackhouse, la jeune serveuse télépathe de Chez Merlotte, dans une aventure pour le moins singulière : Lasse de supporter l'indifférence de Bill, son beau vampire parti en voyage, elle part en quêter au sein de la pègre des suceurs de sang. Aidée d'un loup-garou, qui fait naitre en elle des désirs insoupçonnés, elle doit retrouver Bill, kidnappé par une ancienne amante - Une vampire sexy en diable - et faire taire sa jalousie, tout en esquivant les avances d'Eric, le dangereux et séduisant viking mort depuis plus de mille ans...

    Tome 4: Les sorcières de Shreveport
    *censured* [Oui si je laisse la première phrase telle quelle, je veux vous gâcher une surprise...] Sookie Stckhouse, la jeune serveuse de Chez Merlotte, trouve sur son chemin un homme nu et séduisant. Et quel homme ! Un vampire, plutôt: Eric Northman, le sheriff au charme ensorcelant qu'une sorcière dépitée a privé de sa mémoire ! Le dangereux prédateur est devenu une proie pour ceux qui veulent sa peau, mais Sookie est bien déterminée à ne pas les laisser faire...

    Les résumés de chez Jai lu, ça vaut ce que ça vaut, pardon pour les redondances et le scénarios à deux doigts du bouquins érotique de gare raconté comme ça...

    III Qu'est-ce que ça vaut ?

    a/ Le style, la structure:

    Je suis vraiment obligée de remplir cette partie ?
    Il s'agit d'un cas typique de nôtre siècle, et c'est toujours déprimant à constater. Il n'y a... Pas de style. Le vocabulaire est réduit au minimum, dès que l'auteur trouve une expression sympathique, elle nous la refourgue dix fois par page, sans parler du choix de la narration...
    Moui le personnage principale Sookie Stackhouse, est le narrateur, et je trouve ça dommage. Déjà dans la série TV, c'est un personnage agaçant: La blonde sexy qui essaie de prouver qu'elle peut réfléchir. Comme d'habitude quand elle va tomber amoureuse, elle va faire n'importe quoi et... Voilà. Rien de bien transcendant, sans compter que ses petites réflexions personnelles sont horripilante... Ah mince j'ai déraper, ça va dans "histoire" ça.
    Quant à la structure, bah il n'y en a pas vraiment. Des chapitres qui se suivent, pas de quoi fouetter un chat. On a le point de vue de Sookie, on rate une tonne d'événements à cause de ça (heureusement que la série TV est bien mieux foutue, d'ailleurs un billet dessus arrivera juste derrière).

    b/ L'histoire

    Ahhh l'histoiiiiire. On revisite le mythe du vampire de manière très maîtrisée et novatrice. Ici l'existence des vampire a été révélée à la Terre entière, une sorte de grand coming out, avec un parti politique, des guéguerres, des économies souterraines, de la baston vampire etc
    Nous avons donc là quelque chose de très original (si quelqu'un connaît l'existence d'un autre bouquin, ou série/film avec le thème vampirique traité ainsi, qu'il me fasse signe), et de très funny. Les vampires ont des pouvoirs, mais ce ne sont pas des supervamp' non plus, comme on pourrait en croiser dans certains films ; la hiérarchie vampirique est bien pensée, et je salue la diversité des monstres. Oui Madame Harris n'a pas fait les choses à moitié, il n'y a pas que des vampires, mais aussi des loups-garous, des sorcières, des métamorphes, Ménade et autres joyeusetés. Le surnaturel est totalement assumé, et pour une fois, nous avons un monde regroupant tous les fantasmes horrifiques que l'Homme a créé au cours des siècles, et ça fait du bien. De manière générale, on ne nous annonce pas de but en blanc l'existence de tout ça sans nous préparer un minimum avant. Les vampires présents dès le début dans le tome 1, sont une sorte d'ouverture sur le monde fantastique, les métamorphes sont introduits mais tout en douceur, les loups-garous sont vraiment là à partir du tome 2, les sorcières au tome 4. Il y a une progression, on nous laisse sur nôtre faim, cela réveille une sorte de soif de la découverte, il y a une hâte inconsciente de lire le tome d'après.
    Bon cela ne gomme pas certains passage extrêmement niais, mais que voulez-vous, on parle beaucoup d'amour. Fort heureusement, on y trouve aussi nôtre cotas de sexe, de violence et d'hémoglobine répandue partout (ça rattrape toute la guimauve des scènes de séduction à la Twilight...).

    IV J'achète ?

    Je le classe dans la catégorie "roman de gare", on a une histoire qui déchire et une narration merdique. Je le conseille donc aux gens fâchés avec la lecture, ça se lit très vite, c'est drôle, avec de l'action, et ya pas de mots compliqués ou de tournures à la con. C'est vraiment un bon point, parce qu'en plus, si vous aimez bien, vous pouvez acheter les autres tomes les yeux fermés, et peut-être ainsi vous redonnez envie de lire, c'est une remise en forme en douceur, avec un truc constant, qui peut donc aussi vous rendre un rythme de lecture sympa.
    Quant à ceux qui ont un jour mangé chez mamie, et qui depuis tirent la tronche au self... Personnellement j'aime bien les lire pour comparer avec la série TV, observer les choix de narration, les changements dans l'histoire etc
    Ca a aussi l'avantage d'être lu très rapidement, je viens à bout des 300 pages, en environ 3h, ce qui est mon rythme rapide pour bouquin pas compliqué, pour attendre vôtre tour chez le médecin c'est parfait.


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