• En cette après-midi moite, faite de lecture, j'émergeai tant bien que mal du monde merveilleux d'Haruki Murakami pour contempler l'extérieur par la fenêtre.
    En une dizaine de minutes, je vis les éléments se déchaîner.

    D'abord ce fut le vent, secouant les arbres et claquant les fenêtres ouvertes, tel un enfant joueur doté du pouvoir divin. Par delà les tourbillons de poussière et les sacs plastiques embarqués dans un ballet aérien, ce courant éolien amenait une large langue noire de nuages, dont émanait des grondements sinistres.
    La pluie, toujours invitée en ces cérémonies en l'honneur de Dame Nature arriva à point, en grosses gouttes disparates dans un premier temps, puis des gouttes plus fines mais aussi plus nombreuses et furieuses. Avec force, vent et eau se mêlent en arme de chaos, jetant les pietons sous l'abri le plus proche et lavant les arbres de toute la saleté du monde.

    Cela ne dura qu'un instant, avant l'accalmie et la pluie fine, calme. Minutes bénies qui ne durent jamais assez longtemps.

    Soudain, les éclairs zébrèrent le ciel.


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  • J'ai besoin de m'exprimer sur le sujet, pour peut-être trouver une solution et arrêter, ou du moins, le comprendre, et m'enfoncer encore plus, pourquoi pas.

    Même si je n'arrive pas à me l'avouer (d'ailleurs je pourrais presque tenter de généraliser le phénomène), je hais la perte de contrôle. Cela me rend viscéralement malade de voir une situation m'échapper, un comportement dévié sans que je puisse le modifier.
    Je fais attention, car certains jours j'ai l'impression de frôler le trouble obsessionnel compulsif, alors je laisse aller, je provoque presque la perte de contrôle, le déséquilibre...
    C'est... Extrêmement douloureux, incontrôlable, ingèrable, aussi désagréable que vivre au milieu d'un essaim de mouche. Je dis ça mais en fait je n'en sais rien, c'est tout bonnement impossible à décrire ou à comparer avec autre chose.
    Je vais vous donnez un exemple sur lequel vous pourrez vous esclaffer jusqu'à ce que mort s'en suive:
    Lorsque je m'épile les sourcils, les dix premières minutes sont un pur bonheur, puisque je commence par le sourcil droit (enfin gauche pour vous), et que très rapidement, je peux lui donner la forme que je veux, au point que j'ai presque l'illusion que les poils s'en vont d'eux même. Les minutes d'après sont plus compliquées, car je passe au sourcil gauche (donc à droite pour vous). La forme n'est jamais parallèle à l'autre sourcil, les poils résistent et s'arrachent mal, c'est comme si j'épilais un autre visage, ça n'a plus rien à voir.
    Je commence alors à transpirer, en avoir marre, puis à trembler, ressentir une boule de.. De je ne sais pas quoi bouillir dans mes entrailles, oui je suis agacée, voire énervée, impatiente.
    En général je me dépêche et abrège, parce que dans ces moments là, j'ai juste envie de tout arracher, quitte à enlever la peau avec.

    Plus j'y pense plus je me dis que ce doit être vraiment drôle pour celui ou celle qui lira cela (Heureusement que ma paranoïa m'empêche de donner cette adresse à des gens que je côtoie chaque jour.), d'un autre côté, je me demande ce qui me gène dans cet acte. Ce n'est pas un problème de symétrie, puisque l'asymétrie ne m'a jamais dérangée... Je ne détaillerais pas toutes les autres situations qui me mettent dans des états similaires, mais c'est à chaque fois un contexte différent, et pourtant j'ai envie de tout balancer par la fenêtre.
    Qu'on se rassure, pour des milliers de situations banales, où vous, vous seriez un tantinet énervé, moi je ne broncherais pas, c'en est presque étrange parfois.[J'ai un flegme à toute épreuve, enfin ça dépend...]

    Ça me rappelle que je n'ai pas de juste milieu, surtout quand je vais mal. Lorsque je vis une situation difficile, je n'ai qu'une seule échappatoire dans mon esprit : La mort.
    Pourtant j'aime vivre, et je ne veux pas mourir. C'est une sorte de fuite ultime, avec la certitude absolue qu'une fois morte, plus rien ne m'emmerdera, et c'est assez royal quand même.
    Ça non plus je ne me l'explique pas, comme d'habitude en prétendant ne pas vouloir m'enfoncer dans la psychologie de bazar, j'évite soigneusement de me poser les bonnes questions.
    Tout le monde n'a pas toujours envie de tout savoir sur lui-même, il y a des choses qu'il faut savoir laisser de côté, ou remettre à plus tard (beaucoup plus tard).

    Pour en revenir au sujet initial, (quelle digression...), il y a certains moments où perdre le contrôle est salutaire, reposant, délicieux, merveilleux... D'ailleurs je pense que l'on a tous besoin de cette perte totale, souvent les vices de quelqu'un ne sont qu'une expression de ce besoin de lâcher prise.
    Personnellement j'y arrive grâce à la musique, la lecture, le cinéma et la nourriture (au grand désarroi de ma volonté de grader le contrôle sur ce point) [oui ça je n'aime pas me l'avouer] . Je ne mets pas les autres arts, parce qu'ils sont courts. On peut certes rester béat devant une oeuvre de De Vinci pendant une heure, mais vous ne pourrez le faire qu'une fois si vous n'avez pas la chance d'habiter la porte à côté, ou pas assez de ressources financières pour vous offrir une bonne copie.
    Musique, littérature et cinéma sont l'art du peuple, puisqu'on peut se le procurérer facilement, et y replonger presque à volonté, c'est un point de vue discutable évidemment.


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  • Quelque part dans un précédant billet (il n'y en a pas beaucoup, cherchez un peu) j'avais dit que je parlerais de la Musique, puisqu'après un pavé si dense sur une simple chanson, on pouvait se douter que la Musique n'est pas qu'un petit élément anodin dans ma pauvre existence.

    D'abord j'avais cru que le démon Musique qui avait occupé ma vie pendant des années était parti, que la Musique n'était pas une constante obligatoire, que je pouvais faire sans: J'ai eu tord.
    Je suis malheureuse sans Musique, car après être rester un moment sans renouveler mon stock d'artiste ou d'album, et n'écouter que de temps à autre, quelques chansons ici et là, je me suis rendue compte qu'il y avait un abîme béant dans ma vie. Et ce n'était ni la vie elle-même qui l'avait creusé, ni la tristesse, mais les ondes musicales qui ne m'apaisaient plus.

    La Musique est essentielle, obsessionnelle, passionnée, inséparable de mon esprit. J'ai besoin d'avoir une bande son pour mon humeur du moment. J'ai besoin de quelque chose qui accompagne mon imagination débridée et me fasse rêver, ressentir.
    L'émotion est une chose que je recherche par tous les moyens, car c'est grâce à ça que j'ai l'impression de vivre, que je sens ce qu'est la vie. [Futur article là dessus]
    C'est un catalyseur d'émotion, un formidable outil pour mouvoir les foules et les rassembler, la cocaïne du peuple si j'ose dire, tant elle a un pouvoir addictif et vous permet de vous sentir plus sûr de vous lorsque vous en écoutez, plus grand, plus beau, plus fort, meilleur en somme. La danse n'est qu'une sorte de transe révélatrice des éruptions cérébrales causées par la Musique, cela modifie notre perception, habille nos idées, sculpte notre imagination et colore la vie.

    Je suis inlassable, illimitée dans mon écoute. Le même album peut tourner deux mois en boucle sans interruption ou changement sans que je ressente l'ombre d'une répétition. Parfois une seule chanson me suit pendant des semaines, seule et unique dans une playlist vide, trop grande pour une seule piste. Et pourtant... Cette chanson emplira mon âme d'un parfum, une émotion, parcelle de vie gigantesque au milieu de mon esprit froid et triste. Mon coeur battra à nouveau en rythme avec quelque chose, fera un avec une sorte d'alter ego invisible et parfois je ne suis pas assez vaste pour contenir tout ce que m'offre un morceau, tant la Musique est d'une richesse inestimable.

    Je souhaite à chacun de trouver sa musique, son refuge, son radiateur spirituel, sa paix intérieure, sa force de continuer.
    Et surtout j'espère que l'on continuera à faire de la Musique un bon usage.


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  • Avant d'entamer pour de bon cette catégorie, par remplissage obsessionnel et volonté de partage, j'aurai aimé expliquer pourquoi on ne verra pas ou peu d'auteurs contemporains ici.

    Depuis que je sais lire, j'ai lu. Beaucoup même. Surtout des auteurs classiques de Rabelais à Hugo, en passant par Voltaire, Camus ou Racine, dans tous les genres imaginables, de la SF au Roman Naturaliste, en passant par les pamphlets, la poèsie, le fantastique ou l'autobiographie, et ce, sur tous les thèmes possibles (actualités, histoire, amour, action, sexe, art, guerre...).
    Lorsque je lis, je juge la qualité du livre, comme un cinéphile regarde avec attention le dernier film sorti et en retire un avis ; et pour cela j'ai certains critères, assez précis que je vais évoquer.

    La forme:

    Le style de l'auteur, c'est sa manière d'écrire, de décrire, de faire d'une scène banale quelque chose de beau, qui évoque une image poétique au lecteur. C'est par le style que commence le partage, un peu comme un conteur choisi le ton et les mots employés pour chaque tableau. Hors de l'histoire en elle-même, le style doit être agréable, l'enchaînement de mot doit être intelligent, et si possible riche, complexe.
    J'abhorre les répétitions, la pauvreté de vocabulaire, et les phrases qui ne sont pas recherchées, parce que c'est laid. La littérature est belle, lorsque je lis un livre, j'espère lire un ouvrage beau, c'est-à-dire bien écrit. A défaut d'écrire aussi bien que les écrivains, j'attends d'eux une certaine qualité, un cachet, lié à leur fonction, puisque pour tous ceux dont c'est le métier, ils n'ont que ça a faire d'écrire, il est donc normal d'espérer de tout ce temps quelque chose de beau, ou bien fait.

    La forme est donc très importante pour moi et c'est mon premier baromètre de la qualité d'un bouquin. Si le style est mauvais, j'ai bien du mal à accrocher à l'histoire, fusse-t-elle merveilleuse et bien ficelée.

    Maintenant passons aux écrivains contemporains. Ce que je leur reproche le plus, est leur style pauvre, fade et très plat. De temps en temps il y en a un qui sort du lot, mais très peu par rapport à toute cette masse de gens se prétendant écrivain, alors que leur constructions syntaxiques, et grammaticales sont parfois dignes d'élèves de CM2.
    Lorsque dans le rayon livre je traîne, je feuillette toujours quelques livres qui me semble intéressants, et combien de fois en suis-je ressortie étonnée, voire outrée, par tant de pauvreté ? Les phrases s'enchaînent comme on les a appris étant petit: Sujet, verbe, complément. Et ainsi de suite à chaque phrase pendant 250 pages, ou presque, sans parler du vocabulaire minimaliste employé. Lire une page ou deux au hasard ne sert pas à savoir si l'histoire est bonne, mais surtout si il y a un peu de matière derrière, or on ne trouve souvent rien, un désert intellectuel qui me donne des palpitations, quand j'en viens à repenser à Flaubert qui, en son temps, passait une semaine à travailler la tournure d'une phrase, soit quelques mots sur les milliers qui lui restait encore à écrire.
    Une chose est très à la mode, le recyclage vers l'industrie littéraire. N'importe qui, faisant n'importe quel métier avant et étant connu, peut sortir un livre. Alors qu'ils aient une liberté d'expression c'est très bien et ne doit pas être remis en cause, mais qu'ils ne se proclament pas écrivains avec des torchons pareils, c'est faire honte à tous ceux qui ont un minimum de talent et ont fait de la littérature ce qu'elle est: Un Art.

    Le fond:


    Le fond regroupe pour moi, l'histoire, chose essentielle puisque sans elle des milliers d'oeuvres n'auraient jamais vu le jour ; l'intrigue, la manière dont est tournée l'histoire, est-ce que la fin se devine ? Est-ce que les personnages sont intéressants ? Est-ce prenant tout simplement ? Puis l'interrogation. Un livre pose toujours des questions de fond, sous sa petite thématique un peu triviale parfois. J'ai besoin que ces trois aspects (histoire, intrigue, interrogation) soient correctement traités pour que le fond soit bon, et donc que le livre revêt un intérêt particulier si le style va avec. A cela j'ajoute en bonus ce que je nommerais : Le ciment. Pour ajouter du réalisme, du cachet, une authenticité, il faut un réseau social entre les personnages qui soit bien utilisé, des relations variées c'est-à-dire un chouilla de psychologie, et de la cohérence qui permette de lier le tout.
    Si tout ça est réalisé, nous ne sommes pas loin du très bon livre, à recommander à toute personne sachant lire et à placer dans sa bibliothèque privée.
    Pour ce qui est des essais, de la poèsie, du théâtre ou des livres techniques j'expliquerais au moment où j'en critiquerais un, ma méthode pour juger le fond, parce que les arguments que j'avance ci-dessus ne fonctionnent plus, ou alors ne sont pas suffisant pour se forger un avis.

    Ce que je reproche aux livres contemporains, c'est que l'on a quelque chose d'incomplet. Il y a très souvent l'histoire, intéressante, peu ordinaire, ou alors ordinaire mais très complexe, c'est-à-dire un très bon point, qui rachète souvent un style inexistant. Cependant, on peine un peu plus à trouver l'intrigue, ou alors elle est mal faite, on sent bien qu'il y a tentative, mais qui se solde bien souvent par un échec... Quant à l'interrogation et au ciment, c'est... Non en fait il n'y en a pas ou très rarement. Ce qui gâche tout, même avec un style qui tient la route, quand on creuse un peu, tout se casse joyeusement la gueule et c'en devient presque risible.
    Je ne parle bien sûr pas des torchons qui n'ont ni fond ni forme, même pas un bout d'histoire sympathique à lire, pour ceux-là il n'y a pas grand chose à en tirer, à par un bon cale-pied.


    J'espère que vous notez bien que, autant pour le fond que pour la forme, je me base sur une critique très, très générale des auteurs contemporains, je ne les mets pas tous dans le même sac, cependant je ne peux m'empêcher de voir toute une masse de livres inintéressants, avec parfois, criant à l'aide au milieu de tout ce foin, un petit bijou, à sertir et à incruster dans votre bibliothèque.

    Maintenant, sachant cela, vous comprendrez vite mon classement en quatre catégorie des bouquins qui me passent entre les mains:

    # Cult-ure.
    Oui encore un jeu de mot bancal sur un livre culte et son obligation d'entrer dans les grands noms de la culture. C'est le livre qui a tout, fond, forme, ciment et qui le mérite.

    # Deux doigts.
    Quand on est à deux doigts de la catégorie Cult-ure, sauf qu'il manque toujours quelque chose. C'est un bon livre, mais qui aurait pu être encore mieux. On vous le conseille quand même, puisqu'on est encore loin du torchon illisible.

    # Roman de gare.
    Tout livre à bonne histoire, sans plus. Parfois avec un peu d'intrigue, d'autres fois avec un peu d'interrogation, mais toujours sans style.

    # Cale-pied.
    Le livre qui n'a rien, on peut aussi bien l'utiliser comme brouillon lorsque l'on a plus de papier ou cale-pied si votre lit est boiteux.

    On remarquera que je n'ai pas de catégorie pour les livres avec un style très travaillé mais sans réelle histoire derrière, ces livres là sont très rares, car lorsqu'un auteur a assez de talent et d'intelligence pour écrire bien, il a aussi assez d'intelligence derrière pour créer une histoire qui revêt du sens. Dans les rares cas où l'on assiste à un échec, on ne peut que pleurer parce que l'auteur est passé à côté de quelque chose, et que donc le livre aurait pu être bon, et non pas médiocre, alors que l'écrivain a du travailler son style, contrairement à d'autres qui semblent s'en foutre comme de l'an quarante.


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  • Ayant un esprit parfois tordu, ou mal foutu comme dirait V. [Oui je me la joue, je mets pas les prénoms mais une lettre, mais vous aurez une présentation de tout le monde un de ces quatre], j'estime qu'il est nécessaire que j'explique quelques titres de catégories, alors en passant je vous fait faire le tour du propriétaire, ainsi vous ne pourrez pas dire que vous êtes perdus.

    Noisette de nutella s'étalant sur une crêpe:
    Vous connaissez la petite pique un tantinet vexante qui dit que: "La culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale." ?
    Ceci est un remix, actualisé selon mes goüts, parce que ce que je fais là en fin de compte c'est un peu du tartinage de vie et/ou de réflexions sur un blog. Bon ça ne veut pas forcément dire que je n'ai pas de culture, vous vous ferez vôtre propre opinion, mais comme ça vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu.

    Art-ch-Ange.
    Ceci est un jeu de mot sacrément vaseux, basé sur l'Art, et les archanges. le son central n'allant pas, j'ai rajouté ce "ch" disgracieux.
    Il se peut que je change ce nom, ou pas, je ne sais pas. Mais comme vous l'aurez compris, on parlera d'art ici, et surtout on en contemplera.

    Cathodique.
    Oui là où fut un temps nous regardions films et séries. Je devrais dire plasma ou LCD, mais ça a beaucoup moins de charme.

    I need rock'n'roll.
    Tiré des paroles d'une chanson d'AC/DC, partie musique.

    Livrovorgie.
    Si je vous fait une chronique par livre lu, j'en ai pour un mois, mais je tâcherais quand même de mettre ici les must-have.

    Pour clore la parte gauche, il y aura peut-être une radioblog, si je parviens à en maitriser l'usage, ce qui n'est pas gagné pour le moment. (Non, ne me comparez pas à un eunuque de la technologie...), et la présentation s'étoffera sans doute au fil du temps.
    Sur la colonne droite, vous trouverez les "Ressources essentielles" où je passe le plus clair de mon temps, ça va du voyeurisme sur VDM à des discutions sur des sujets divers ailleurs. Puis mes "Tentatives de sociabilisation", car oui, aller vers les autres même sur internet, ça m'est compliqué, mais promis je me soigne.
    Le disign va peut-être changé un peu. Juste un peu hein.

    Vous avez des endroits pour vous exprimer, m'incendier ou rire. Faites ce que vous voulez, je m'en fous.


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